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Au Sud-Est d'Alarjan, la frontière avec Endÿl est marquée par une chaîne de montagne et un simple lac... Simple lac ? Non, loin de là. L'air y est glacial et l'eau souvent gelée, mais pourtant, il s'agit de la source de vie de presque tout le continent : en effet, la presque totalité des fleuves y prennent leur racine et irriguent les autres pays. Source de vie, source de joie. Apaisant endroit, reposant : le lac est entouré par les Monts du Septentrion ou du Midi, qu'importe leur nom. La neige sur la terre dure et les épineux offre encore un spectacle plus beau et touchant. Même un Alarjaien ne saurait rester indifférent.
Pourtant, et pourtant... même si Endÿl parfois, fait office de marché pour le Royaume pauvre en denrées, il existe toujours des escarmouches entre les nations, pour des raisons diverses et variées, qui troublent l'eau du lac, la colorent d'un rouge sombre et malsain... Peut-être est-ce parce que les arkéens boivent cette eau teintée de sang qu'ils continuent de s'entretuer... Malgré tout cela, malgré le voile de tension qui enveloppe le lac d'Ishdral, il semble rester imperturbable, observant avec indifférence et mépris les combats qui se déroulent en son sein. Tant qu'elle livre une eau pure au final, Ishdral se moque bien des guerres de gemmes et de victuailles. Voilà ce que raconte les Clans d'Alarjan au sujet de cette divinité païenne qu'est Ishdral, une femme à écailles dont les enfants, fleuves d'Ilos, répandraient la vie...
La Vie ? Pourtant, les esclavagistes d'Alarjan montent souvent leur campement sur ses berges, les guerriers viennent s'y abreuver et le gel empêche bien souvent d'y pêcher le moindre poisson. Non, il faut attendre les belles saisons pour voir le lac resplendir et son eau briller. Et il est si large ce lac, qu'on n'imagine pas pouvoir le traverser à la nage. Il est si long, et si profond, qu'on pourrait s'y perdre en plongeant ses yeux dans ses abysses... Que cache donc la Belle Ishdral dans ses entrailles ? À vous de me le dire...