[M] Meraziel Keldarion - Empereur d'Hyperborea

Meraziel est un Arkéen originaire d'Endÿl, ni trop grand ni trop petit, il mesure approximativement 1m70, il est plutôt fluet et élancé. Loin d'avoir une carrure de combattant, sa fragilité est plus qu'apparente. Son teint légèrement bronzé reflète ses origines Endÿlienne, le soleil de plomb d'Hyperborea ne semblant en rien influer sur le teinte de sa peau (Meraziel sort peu du palais Imperial). Ses cheveux sont fins et argentés, lorsqu'ils sont détachés, ils tombent en cascade jusqu'à ses bras, néanmoins lors de ses apparitions publiques, Meraziel à toujours les cheveux attachés décorés d'ornements diverses propres à son statut. A noter que Meraziel est âgé de 73 ans (ce qui correspond au milieu de l'âge adulte chez les Arkéens), son apparence est néanmoins celle d'un jeune adulte, nous y voyons là fort probablement l'intervention d’une quelconque magie qui influerait sur son aspect physique.

L'Empereur est a première vue dotée d’une beauté et d’une grâce sans pareil son faciès est un véritable « visage d’ange ». En effet, la forme et la douceur de ses traits tranchent radicalement avec les représentants de sa race. Son visage gracieux, son nez aquilin, sa bouche fine... avouons le, Meraziel à été plutôt gâté par la nature et dispose d'une beauté presque enchanteresse. Mais ce qu'il y a de plus intriguant sur son visage, ce sont ses yeux dorés et brillants, témoins d'une profonde exposition aux arcanes. Brûlant d'un éclat impressionnant, la lueur de ces yeux laisse transparaitre le destin de ce curieux personnage.

Possédant un physique plutôt plaisant, Meraziel doit néanmoins son succès à son incroyable charisme, sa voix est douce mais éloquente, ses paroles empreintes d'une certaine sagesse et d'une expérience de l'auditoire non négligeable, il à le don pour s'adresser aux foules, à charmer et à convaincre grâce à ce don que l'on nomme le magnétisme.

Les vêtements de Meraziel sont bien entendus tous plus luxueux les uns que les autres, sa parure officielle étant des vêtements de cérémonies (qui ne sont pas sans rappeler les vêtements traditionnels japonais) attachés par des broches d'or et autres ornements de distinction. Dans ses quartiers, l'Empereur se pare généralement de toges plus pratique mais néanmoins extrêmement riche en or et autres matériaux autrement inaccessible à des citoyens de basse caste.

Outre son physique, ce qui caractérise le plus Meraziel c'est son caractère plutôt... hors du commun. D'apparence effacé et distrait (ce qui pour un Empereur n'est pas vraiment conseillé, rassurez vous il cache bien son jeu), ne vous y trompez pas, Meraziel n'est pas devenu Empereur par enchantement. Ambitieux à l'extrême, manipulateur hors pair, l'Empereur n'hésite pas à se servir des gens qu'ils jugent utiles et à se débarrasser de ceux qu'il considère comme dangereux, il est doué d'un étrange charisme qui pousse les gens à lui faire confiance et d'un charme plutôt apprécié de la gente féminine. Il revendique ses croyances et n'hésite pas à les imposer à autrui. Meraziel n'à rien d'un bon samaritain, il est sans scrupule, égocentrique et le pire de tout : croyant. En effet, son fanatisme surpasse celui de n’importe quel autre Hyperboréen, ses croyances et ses valeurs en font un homme intolérant et impitoyable envers ses ennemis et plus particulièrement les athées. Son succès et sa renommée l'on rendu mégalomane et bien souvent sur de lui (trop sur de lui selon certains Archimages Endÿliens), s'en découle un certain perfectionnisme, Meraziel hait plus que tout l'échec et la faiblesse, il attend de ceux qui l'entoure un dévouement sans faille et une perfection digne de sa grandeur (selon lui)...

Néanmoins Meraziel n'est pas nécessairement malveillant, même si ses intérêts personnel passe avant toute chose, il est profondément loyal envers sa propre religion et met un point d’honneur à faire prospérer son royaume et son peuple. Ne pratiquant le protocole que par obligation, l'Empereur ne témoigne aucun intérêt envers les courbettes et les lèches bottes, les cérémonies officielles l'ennui profondément. Il préfère de loin le calme et la sérénité de ses quartiers ainsi que la compagnie des femmes et de ses proches. Ses apparitions publiques étant peu nombreuses et la sécurité du palais excessivement importante, l'Empereur est comme qui dirait inapprochable par un citoyen ordinaire, les seules personnes habilités à le côtoyer sont ses hommes de confiance ainsi que les hauts dignitaires du royaume, ce qui réduit fortement son cercle relationnel. Son lourd passé et son statut en on d’ailleurs fait un personnage méfiant et paranoïaque. La sécurité qui l’accompagne étant pour la plupart du temps plus qu’excessive (il est rare que l’Empereur ne se promène sans son régiment de garde royal…).

L'une des facettes les plus important de Meraziel est également sa dépendance envers la magie (ce qui à provoqué son départ du cercle des Archimages Endÿliens), l'utilisation de la magie étant devenu son quotidien, l'excès de puissance ainsi que le contentement qui s'en suit font de la magie une véritable drogue qui le dévore peu à peu et l'entraine dans la folie.

Né dans le sang et la perte d'un être aimant,
Singulier petit enfant, ton destin est grand.
De beauté tu es pourvu, car c'est ce qui t'es dû,
Nul ne le sût mais jamais tu ne t'es tût.

A nouveau par le sang tu deviendra Roi,
Car la mort a jamais te poursuivra.
Tous t'aimerons et te chériront,
Car le règne de l'Empereur Dragon, tous craindront.

Les Incroyants seront tes ennemis, armé d'une épée,
Tu mènera tes armées, expier leurs pêchés.
Dragon parmi les Dragons,
Tous connaitront ton nom.

Une Trinité vous formerez,
Toi, Dame d'Hiver et Fleur d'Été.
Le Destin seul décidera,
Si le Triangle d'Or prospérera ou s'effondrera.

Tu suivra les traces de l'Unificateur,
Par le courage ou par la peur.
Messager des Dieux, tu parlera de mille voix,
Par delà les contrées arides, ton Destin se jouera.

Porteur de ruine ou bienfaiteur,
Devras tu vraiment choisir quand viendra l'heure.
Car ta destinée seule tu ne pourra combattre,
Les Dragons à leur heure feront du ciel l'Écarlate.

Naître en ôtant la vie, voilà une curieuse introduction pour un être si spécial. Une mère offrant sa vie pour un enfant qu’elle ne connaitra jamais, cruel destin ! Mais était ce vraiment le destin ? Un prélude prophétique tentant de préparer le monde à la venue d’un être aux capacités et à l’ambition hors du commun ?

Un cri… un bambin couvert de sang… le cadavre d’une mère morte en couche… un père effondré… un domestique Golem écœuré. Tels ont été les circonstances de la naissance de Meraziel Keldarion, prémices d’une vie maudite, dominée par le chagrin et la folie.

Tiberiam Keldarion, s’approcha du nouveau né, ses sanglots ne réussissant pas à couvrir les cris de son enfant. L’euphorie qui l’habitait quelques instants plus tôt à l’idée d’avoir un fils s’était éteint de la plus horrible des façons, lorsque le Vitamencien avait déclaré que sa femme venait de décéder. L’homme était resté bouche-bé, stoïque pendant que le magicien s’évertuait à extraire le marmot de la carcasse sans vie de sa mère. Il regarda son fils avec une mue de dégoûts à travers ses yeux embués de larmes. Comment était ce possible ? Les risques de mourir en couche était censé être quasi-nulle en présence d’un Vitamencien. Ce dernier, prit de panique, se confondit en excuse expliquant que la force vitale de sa femme avait chuté à une vitesse vertigineuse sans qu’il ne puisse rien y faire… comme si l’enfant avait lui-même absorbé la vie de sa mère pour vivre.

Il s’approcha donc de son fils, les mains tremblantes, luttant intérieurement pour ne pas décharger sa haine et sa tristesse sur ce petit être à la fois si fragile et si intriguant. Il recula soudainement, souffrant de ne pouvoir regarder en face l’assassin de sa propre femme et dans un accès de colère il frappa le magicien au visage en hurlant. Ce dernier, le nez brisé, s’écrasa sur le sol puis d’un geste du doigt suivi d’une brève incantation lança un sortilège sur l’homme ivre de rage qui soudainement s’affaissa comme si ses jambes s’état transformé en coton. Sans attendre son reste le mage, se releva et s’enfuit. Le Golem tenta d’aider Tiberiam mais ce dernier lui hurla de le laisser seul et lui ordonna de se débarrasser de l’enfant. Interloqué, l’étrange créature se tourna vers le bambin, le prit maladroitement dans sa grosse main et parti a son tour, il ne put néanmoins se résoudre à l’abandonner et décida de le confier au seul être en qui il avait réellement confiance : son propre créateur, qui lui avait donné vie et émotions.

Une fois sur place, le Golem expliqua la situation au vieux mage, ce dernier l’examina avec des moyens magiques et fut surpris de constater que l’enfant dégageait déjà un puissant lien avec les arcanes. Abasourdi, le vieillard décida de prendre l’enfant sous son aile et il le baptisa Meraziel sans se douter un seul moment que ce nom deviendrait bientôt aussi craint et respecté que les héros du temps jadis.

Le sorcier l’initia aux bases de la magie, il avait été pour lui à la fois un père et un mentor. Ils avaient tout deux quitté leur petit village, le vieux mage estimant préférable d’éloigner Meraziel de son père biologique et ils s’installèrent dans le port de Camilla. La cité était opulente et pu subvenir à leurs besoins. Meraziel grandit dans les rues de la ville avec les gamins de son âge, explorant les ruelles tortueuses de la cité tandis que le vieux mage avait ouvert une petite boutique d’enchantement, il put ainsi faire coïncider son travail et son apprentissage a son jeune disciple.

Meraziel passait de longues heures à observer l’océan, il adorait l’océan ! Le vent sifflant à ses oreilles qui faisait voltiger ses fines mèches argentées, ce merveilleux air marin qui nous donne cet incomparable sentiment de liberté. Le vieux mage lui expliqua qu’au-delà de la mer se situait le continent Hyperboréen, un lieu paradisiaque dont la beauté n’avait d’équivalent que le fanatisme de ses habitant. En ce temps, la situation d’Hyperborea était plus que précaire, l’Empereur n’était alors qu’un vieil homme moribond qui ne devait sa survie qu’aux Vitamenciens qui l’entouraient, le pays était tombé dans le chaos et la guerre civile, l’avenir de l’Empire ne semblait tenir qu’à un fil et même les relations avec Endÿl semblaient se dégrader, on entendait déjà parler de corsaires qui abordait et pillait les navires de commerces. Le glorieux Empire de Gilgamesh ne semblait plus qu’être l’ombre de lui-même, où était donc passé les six Grands Dragons ? Les Dragons ! Ces créatures légendaires qui berçaient nombres de légendes, Meraziel en avait évidement entendu parler. : A l’école, les instructeurs ne prononçait leurs noms qu’a demi-mots n’osant affirmer s’ils existaient ou non.

Toutes les nuits, l’enfant faisait le même rêve où il volait sans discontinuer parmi les nuages comme l’un de ces légendaire béhémots. La liberté, l’incarnation même de la puissance, ces géants qui selon le mythe avait façonné les Arkéens de leurs griffes. Il avait entendu parler des Dragoniens, ces hybrides à la fois humanoïdes et écailleux qui se vantaient d’être les enfants directs des six puissances. L’enfant supplia le vieil homme de l’emmener voir la légendaire ile de Drake, ce dernier ne voulu rien entendre et le congédia en lui hurlant qu’il ne serait que folie de vouloir rencontrer des créatures aussi dangereuses que les Dragoniens, d’après le vieil homme il s’agissait de créatures barbares et sans pitiés.
La curiosité prit le pas, guidé par une impressionnante volonté, le petit garçon embarqua clandestinement dans un petit navire de commerce en direction d’Hyperborea.

Meraziel avec l'aide de quelques sortilèges mineurs qui ne lui avait servit jusqu'alors qu'a ses jeux d'enfants, s'étaient faufilé silencieusement, se confondant avec les ombres jusqu'à la cale du navire et s'était glissé derrière quelques caisses de marchandises. Le voyage était plus qu'inconfortable, l'air était nauséabond, les durs et froides planches de bois craquaient sans cesse mais l'enfant se montra toutefois patient, il finit par s'assoupir, rythmé par le mouvement des vagues.

Soudain une intense explosion retentit, Meraziel se réveilla en sursaut juste à temps pour voir un boulet de canon traverser la cale du navire dans une pluie d'écharde et de morceaux de bois. Fort heureusement la brèche était situé juste au dessus du niveau de la mer et les flots ne parvinrent pas à s'infiltrer dans la cale. Une seconde détonation suivit quelques secondes plus tard, un horrible craquement retentit alors et Meraziel sut tout de suite que le mât du navire venait d'être sectionné d'un coup de tir d'artillerie. L'enfant se fraya à grand peine un passage à travers les décombres de la cale et se rua sur le pont principal. Le spectacle qui s'offrit alors a lui était impressionnant. Le chaos régnait en maître sur le navire, le mât pendait lamentablement sur son flan tendit que l'équipage, paniqué, courait en tout sens ou sautait à la mer pour sauver leur vie. C'est alors qu'il le vit ! Cet effroyable navire porteur de mort portant haut le pavillon des corsaires. Le navire était par deux fois supérieur en taille à celui de sa proie, ses flan était pourvus d'une rangé de canon dont se dégageait encore une épaisse fumée noirâtre. Une épouvantable odeur de poudre à canon envahissait l'atmosphère. Le navire de commerce étant immobilisé, le navire de corsaire s'approcha et l'aborda.

Le jeune garçon était effrayé, l'équipage qui n'avait pas encore sauté à la mer baissa les armes (si tentait qu'ils aient réussis à en trouver une) si tôt que les corsaires mirent pied sur le pont. C'est ainsi que Meraziel assista au pillage et au massacre de tout l'équipage, il ne dut la vie sauve qu'à son âge, les corsaires l'enfermèrent à fond de cale avec l'évidente intention d'en faire un esclave, peut être en le vendant à un esclavagiste Alarjéen ? Quoiqu'il en soit son destin semblait peu enviable. Le vaisseau corsaire prit le cap de l'Ile Darmien, probablement pour y stocker son sinistre butin.

Meraziel fut enfermé dans les geôles du Donjon Darmien. Fut ce le hasard ou le fruit du Destin ? Il se trouva qu'un Dragonien était lui aussi enfermé dans la même cellule froide et humide. Curieuse coïncidence, le jeune garçon qui avait maintes fois rêver de rencontrer l'une de ces créatures avait tout pour être déçu, le Dragonien n'était plus que le pâle reflet d'une race décadente. Les écailles de son peuple, réputées vives et brillantes semblaient pâle et sans vie, la créature paraissait éprise d'une âge très avancé si tant est que l'on puisse donner un âge à un Dragonien, ses yeux reptilien exprimait la tristesse et la lassitude. Meraziel apprit que le Dragonien s'appelait [PJ]*, Grand Chaman de l'île de Drake. Après de longs mois, Meraziel et [PJ]* se lièrent d'amitié, le Dragonien familiarisa le jeune garçon avide de connaissance aux rites et coutumes de son peuple, heureux de pouvoir offrir une dernière fois son savoir avant de rendre l'âme.

*[HRP]Le PJ sera bien évidement l'actuel Grand Chaman du clan Dragonien qui aura donc par le passé connu Meraziel => A tenir compte dans la fiche du Personnage pour les intéressés[/HRP]

Mais ce que lui offrit Meraziel en retour fût bien plus extraordinaire, il lui offrit l'espoir ! L'espoir et la liberté ! Le Chaman, dépouillé préalablement de ses pouvoirs par un mage apprit toutefois à Meraziel qu'il était un guide spirituel et pouvait servir de lien ou même de catalyseur entre un individu et les éléments qui l'entoure et ainsi décupler la puissance d'autrui. Après plus d'un an enfermé dans la même cellule, une occasion de s'enfuir se présenta. L'évasion des deux compères fut spectaculaire, les barreaux de la cellule furent fondus, alliant ruse, discrétion et chance, ils parvinrent à se soustraire à leurs geôliers sans déclencher la moindre alerte.

Embarquant aussitôt sur un navire de fortune, le Chaman, ivre de liberté, guida l'embarcation jusqu'à l'Ile de Drake, lieu natal des Dragoniens qui fort heureusement se trouvait à quelques dizaine de kilomètres seulement de l'île Darmien. Une fois sur l'Ile, le Chaman expliqua la situation au Chef de Guerre et au reste du clan qui accueillirent le jeune homme en véritable héros.

Meraziel passa les quinze années suivantes au sein du clan, le Grand Chaman, impressionné par la réceptivité du jeune Arkéen se proposa pour lui apprendre les arcanes selon les rites de son propre peuple. Le jeune garçon se trouva rapidement être particulièrement doué pour la magie Temporel ainsi que pour la magie des Ténèbres avec lesquels il avait déjà une certaine affinité. Il apprit alors la magie sous une forme tout a fait différente, l'apprentissage des Dragoniens était en tout point différent de l'apprentissage Endÿléens. En effet, ces derniers privilégiaient l'équilibre et le contrôle de soit tandis que le Chaman le poussait chaque jour à dépasser ses limites. Meraziel progressa à une vitesse effrayante jusqu'à devenir un véritable Maitre, il maitrisa la magie Temporelle comme nul l'autre ne l'avait fait avant lui. Âgé de 30 ans (soit le début de l'âge adulte pour un Arkéen), Meraziel était désormais un jeune homme, ses cheveux argentés avait poussé et ses yeux brillaient désormais d'un vif éclat doré, semblable à celui des Dragoniens.

Ayant épuisé toute connaissance et n'ayant plus rien à apprendre du Chaman, Meraziel décida qu'il était temps pour lui de rentrer à Endÿl, maintes fois il avait songé à son père adoptif qu'il avait abandonné et qui le pensait probablement mort depuis bien longtemps. Il fit ses adieux au peuple des Dragoniens, qui durant toute ces années avait été pour lui plus qu'une famille, il leur promit de revenir. Le Chef du Clan lui offrit alors l'un des trésor du clan, un artefact légendaire appelé "Le Talisman de Sombre Volonté" qui selon leurs propres légendes seraient aussi ancien que les origines de leur propre race, le talisman ayant pour but de sceller l'amitié de Meraziel envers le clan. Émut aux larmes, le jeune homme arbora fièrement le talisman et embarqua pour sa propre terre natale avec la ferme intention de prendre son destin en main.

Le jeune homme ne put s'empêcher de respirer l'air marin comme il le faisait étant enfant, il regarda une nouvelle fois l'Horizon en direction de l'Empire qu'il venait de quitter, il était bien entendu beaucoup moins insouciant et beaucoup plus expérimenté désormais. Sans attendre il se dirigea vers la boutique du vieux sorcier mais l'homme qui tenait la boutique n'était pas son père adoptif. C'est en le questionnant qu'il apprit que le vieux mage qui tenait autrefois la boutique était mort de chagrin il y a de cela bien des années. Ivre de rage et de remords, il partit de Camillia sans réels but ou destination.
Il se dirigea vers l'Est vers le centre de la Contrée. De nombreuses questions se mirent à tourbillonner dans son esprit. Que faire de sa vie désormais ? Il était désormais indépendant et en y réfléchissant bien, il était loin d'être le plus mal loti, ses capacités lui offrait un avenir plus que radieux, mais à quel fin les employer ?

C'est en se posant toute ses questions qu'il croisa une vieille femme au hasard d'un sentier, vieille n'étant pas vraiment le terme exact, elle avait la carrure d'une vieille femme mais son visage, lui était sans âge : à la fois jeune et vieux, beau et laid. Meraziel resta un instant interloqué par cet étrange personnage, c'est alors qu'elle se tourna vers lui, elle ouvrit la bouche et prononça de bien étranges paroles d'une voix rocailleuse et énigmatique :

Le jeune homme resta un instant abasourdi puis prit d'une vive colère pointa son doigt vers la vieille femme, la menaçant de ses sortilèges. Il lui hurla que son destin lui appartenait, nul autres que lui ne déciderait de son futur. L'étrange créature sembla simuler un sourire et un rire enfantin et dérangeant s'échappa de sa bouche, elle fit volte face et s'éloigna. Meraziel continua sa route tout en repensant à ces étranges paroles prophétiques. La femme avait semblé réciter ces vers si spontanément et si naturellement que cela lui fit froid ans le dos. Elle lui avait ricané au nez lorsqu'il lui à annoncé qu'il déciderait lui même de son avenir, quelle était la signification de tout cela ?

Meraziel parvînt alors au terme de son voyage et atteint la Cité de Myrr, la magnifique Capitale d'Endÿl. Il s'y installa et proposa ses services en tant que mage d'état. Plusieurs mois plus tard, il apprit alors que l'un des cinq Archimages d'Endÿl venait de décéder et que s'organisait alors la Célébration de l'Or durant laquelle un successeur devait être désigné. Maudissant la vieille femme, il se rendit compte peu à peu que la prophétie prenait finalement tout son sens, le destin jouait réellement en sa faveur et parfois contre lui.

S'armant de tout son courage, il s'inscrit au tournoi et s'apprêta à affronter les plus puissants mages de tout Endÿl.

Participant numéro 932, Meraziel Keldarion, jeune mage de métier récemment arrivé à Myrr était inscrit pour la Cérémonie de l'Or. Il s'informa sur les favoris du tournoi afin de se préparer à un éventuel affrontement. Endÿl disposait de mages renommés de grand talent comme cette Gabrielle Torry surnommée "La Dame de Cristal", grande spécialiste de la magie de l'eau et de la glace ou encore ce Darios dit "Le Rouge" un puissant invocateur. En tout et pour tout, le tournoi allait se faire affronter environ 2300 candidats et durerai un peu plus d'une saison, Meraziel calcula qu'il lui faudrait environ 10 victoires consécutives pour parvenir à la finale. La Cérémonie de l'Or n'était pas seulement un tournoi de grande envergure, c'était également une occasion pour les habitants d'Endÿl de venir des quatre coins du Royaume pour festoyer et s'amuser. En quelques semaines la cité était bondée, les auberges pleines a craquer et les plaines de Myrr se couvrirent de campements et chapiteaux.

La grand Jour arriva enfin ! Meraziel débuta son premier duel face à un petit homme trapu et totalement chauve. Le combat débuta brusquement dans un strident son de trompette, le petit homme joignit ses mains et prépara ce qui semblait être un sort de métamorphose. Prit de cours, Meraziel pointa son doigt sur lui et incanta le premier sort qui lui passa par la tête, aussitôt une sphère noire et bourdonnante percuta l'homme à une vitesse ahurissante le propulsant hors du ring dans un hurlement de douleurs. Les trompettes retentirent à nouveau sous les applaudissement et les acclamations de la foule, tandis que les Gardiens du Duel faisait tomber un voile d'antimagie sur le ring, Meraziel sentit la magie s'estomper, il s'approcha de son adversaire et y trouva le petit homme à terre, recroquevillé et tremblotant, une large plaie était présente sur son abdomen et son épaule saignait abondamment. Les vitamenciens s'employèrent à lui offrir les premiers soins. Quoiqu'il en soit, Meraziel était qualifié pour le match suivant.

Au fil des match, Meraziel Keldarion développa de nouvelle stratégie et sortilèges : un sort de manteau d'ombre qui lui permettait de rester pratiquement invisible et qui le protégeait de la plupart des sortilèges, ses puissants sort de Tempus-magie qui ralentissait le temps autour de lui et lui permettait d'enchainer les sortilèges sans interruption alors que ses adversaires avait un peine le temps d'entamer un geste ainsi qu'une téléportation accélérée qui lui permettait de se transférer instantanément en différents points du ring pour surprendre ses adversaires. La victoire fut pour lui à tout les coups et sans réelle difficulté, faisant de Meraziel un nouveau favoris, la foule l'admirait, l'acclamait, ses étranges pouvoirs attirait l'attention, la magie Draconienne était vraiment exceptionnelle et les enseignements des chamans portaient leurs fruits.

La première difficulté que Meraziel rencontra fut durant son 10e match il tomba sur le fameux Darios le Rouge, un homme grand élancé, beau, ses cheveux blonds en catogans, l'air suffisant. Il était tout habillé de rouge et des catalyseurs de rubis et de jaspe ornait chaque bague, boucle d'oreille et amulettes qu'il portait. Voilà un adversaire redoutable, Meraziel savait qu'il devait un finir rapidement avec lui et ne pas lui laisser le temps de lancer le moindre sort. La trompette sonna, un sourire perturbant orna le visage du Rouge, il leva la main et en un seul mot propulsa une déflagration de feu dans la direction de Meraziel, ce dernier eu juste le temps de se transférer à un autre point du champ de bataille, il sentit ses poils roussir que déjà une seconde déflagration le frôla de peu. Meraziel se rendit compte qu'une partie du ring commençait déjà à être envahit par les flamme, l'horreur le submergea, à chaque nouvelle déflagration, le terrain sur lequel il pouvait se déplacer s'amenuisait, le mage rouge cherchait à le repousser dans ses retranchements, de plus la fumée envahissait le terrain et brouillait sa vision. Une autre incantation et Meraziel sentit une seconde présence, la fumée se dissipa et la créature qui se dressa devant lui n'avait rien d'humain, c'était un élémentaire de feu, une créature faites de magma, les yeux flamboyants, armé d'une épée incandescente, et elle n'avait aucun mal à se mouvoir sur ce terrain enflammé, décidément ce Darios avait une stratégie infaillible... presque infaillible. Meraziel posa brusquement ses mains sur le sol, canalisant une immense quantité de magie Ténèbres, aussitôt un dôme noir entoura la zone, isolant le ring du reste du monde. Privé d'oxygène, les flammes s'estompèrent brusquement, l'élémentaire suffoqua et mourut à son tour, Meraziel créa un champ de stase autour de son cœur, ce dernier ralentit par le temps n'avait désormais pratiquement plus besoin d'oxygène contrairement à Darios qui commençait à suffoquer, se tenant la gorge, cherchant desesperement de quoi respirer. Brusquement le champ antimagie fit son effet, le dôme disparut, Darios était à terre inconscient, Meraziel lui se leva une nouvelle fois, victorieux !

Arrivé en finale, les prouesses de Meraziel et sa récente victoire lui valurent le titre de Meraziel "l'Immaculé", en effet, de tout ses combats il n'avait pas reçu la moindre blessure, aucun de ses adversaire n'avait réussi à lui porter le moindre coup. La finale l'opposa à la fascinante Gabrielle Torry. Meraziel avait côtoyé quelques femmes certes depuis qu'il s'était installé à Endÿl mais jamais il n'avait vu de femme aussi belle. Si la beauté avait une forme, elle ressemblerait à s'y méprendre à cette jeune femme qui se tenait devant lui. De taille moyenne, son visage semblait de porcelaine, pâle, pur comme la neige. Ses cheveux bouclés et argentés tombaient en cascade sur ses épaules. Ses yeux étaient d'un bleu déroutant, si profond que l'on aurait dit deux gemmes d'Haüyne pure. Elle était entièrement vêtue d'une magnifique robe blanche et bleue aux épaules dénudées et portait un bâton orné d'un Saphir. Le combat fut probablement l'un des plus ardus que Meraziel eut à mené au cors de sa vie. Un seul sort ce cette jeune femme suffit à transformer le ring en un enfer de glace, Meraziel ne dut son salut qu'a son manteau d'Ombre qui évita à son sang de coaguler et à geler sur place. Gabrielle semblait également une pratiquante de la magie illusoire, se servant de la glace comme de miroirs, elle créa une grande quantité d'illusion d'elle même qui se reflétait et se recréait à l'infini, copiant et exécutant à la perfection le moindre de ses gestes. Ce fut un long combat qui dura près d'une heure. Un froid intense, mordant envahissait le ring et des doubles illusoires enchainaient incantations sur incantations dans un Maelström incompréhensible. Le combat fut tel que la foule fut obligé de quitter les gradins, les Gardiens ne parvenant plus à tenir la barrière de protection autour du ring. On retrouva Gabrielle évanouie, mise à terre dans un moment d'inadvertance où Meraziel en avait profité pour se transférer dans son dos et lui lancer un sortilège à bout portant. Ce dernier, épuisé, au bord de l'évanouissement était vainqueur du duel et du tournoi, Meraziel Keldarion était contre toute attente le nouvel Archimage d'Endÿl.

Ainsi débuta le règne de Meraziel Keldarion, propulsé dans les hautes sphères du commandement Endÿléens. Il fit la connaissance des autres Archimages, sages parmi les sages, véritables légendes sur Ilos et s'installa dans la Tour d'Argent, cœur de la magie et du gouvernement d'Endÿl. Devenu éperdument amoureux de la "Dame de Cristal" Gabrielle, il la courtisa, cette dernière tomba sous son charme et il l'épousa quelques années plus tard. Meraziel était aimé du peuple, il devint bientôt un bienfaiteur, un héros et ce durant de nombreuses décennies durant lequel Endÿl vécu un Age d'Or.

Toutefois, la magie de Meraziel eu tôt fait de le distinguer de ses congénères, la puissance débridée et incontrôlable de ses sortilèges provoqua de nombreux désaccord entre Meraziel et les autres Archimages qui critiquaient à la fois le danger que représentait son pouvoir mais aussi son ambition démesurée qui augmentait au fil des années. Meraziel changea radicalement, l'amant fougueux et passionné que connu Gabrielle fut substitué par l'Archimage méthodique et calculateur, aspect qu'il ne montrait qu'à sa femme et à ses proches, car en public Meraziel avait l'image d'un homme charismatique et bienveillant. Devenu le plus influent des Archimages, Meraziel utilisait la politique comme un jeu d'échec, transformant parfois les Archimages en de simple pions. Il tenta de modifier les idéaux du royaume, cherchant à maximiser le potentiel des mages en abolissant les limites imposée, pour lui limiter le pouvoir d'un mage relevait de la bêtise. Fidèles à leur traditions, les autres Archimages s'y opposèrent. Les années qui suivirent furent le théâtre d'affrontements invisible entre Meraziel, tentant d'imposer ses idées aux Endÿléens et certains Archimages, œuvrant dans l'ombre pour le destituer.

Durant cette période, Meraziel tourna son intérêt sur Hyperboréa, l'Empire ne s'était guère amélioré avec le temps, la guerre civile grondait et l'Empereur toujours en vie malgré son état déplorable était devenu gâteux et dément, il avait ruiné la Couronne en construisant une seconde cité d'Azuréa au dessus même de la précédente ainsi que des monuments au luxe disproportionné tel qu'un nouveau Palais Impérial d'or et de marbre. Mais ce qui intéressait le plus Meraziel à Hyperboréa, c'était ce culte des Dragons, Keldarion était plus que convaincu que les Draconiens qui avaient été ses mentors étaient bels et biens les descendants des six grands Dragons, ses pouvoirs en étaient la preuve et c'est cela qui effrayait ses congénères. Le Culte n'était pas prohibé à Endÿl mais les Archimages virent d'un mauvais œil cette foi chez l'un d'entre eux, le fanatisme Hyperboréen était bien connu et ils n'étaient pas question que l'un des dirigeant d'Endÿl en deviennent un.

Quoiqu'il en soit c'est ce qui poussa certains Archimages (ou un seul d'entre eux, nul ne le sait) à tenter d'assassiner Meraziel Keldarion. Les évènements qui suivirent furent tragiques car c'est Gabrielle qui se trouva nez à nez avec l'assassin ce soir là. On retrouva la Dame de Cristal morte des suites de sa chute au pied de la Tour d'Argent, l'assassin lui ne fut jamais retrouvé. Fou de rage et de tristesse, Meraziel maudit ses anciens confrères, sa colère se fit entendre dans toute la cité, il brisa son joyau d'Archimage et quitta le Cercle... ainsi qu'Endÿl.

Ce fut le début d'une période de trouble, nombre de fidèles suivirent Meraziel : Soldats, mages pour la plupart. Tous dévoués à sa cause, amis qu'il s'était fait durant son règne, Endÿléens remplis d'espoir, ils le suivaient car ils partageaient sa foi et son désir d'unifier le monde. C'est la première fois qu'un Archimage quittait le Cercle et la tentative d'assassinat fut l'objet d'une rumeur à travers toute la Contrée.

C'est vers Hyperboréa que se dirigea la petite troupe, Meraziel à leur tête ils franchirent la frontière de l'Empire. Le passage de Myrta, autrefois route principale de commerce entre les deux nations alliées était aujourd'hui déserte, les fermes abandonnées et emplies de coupe jarret. Étant donné le nombre de soldats et de mages, ils franchirent la passe sans problèmes et mirent le cap sur Arcadia. Ils entendirent de nombreuses rumeurs, la guerre civile était matée dans tout l'Empire par une milice violente et répressive mais de nombreux résistants continuaient à œuvrer dans l'ombre en de multiples poches un peu partout dans le Royaume. Les pirates quand à eux continuaient d'écumer les côtes, quand aux Draconiens ils s'étaient isolés sur leur île et ne se mêlaient plus des affaires de l'Empire. La situation économique était désastreuse, la richesse du royaume appartenait à une minorité, retranchée dans la toute nouvelle Haute Ville d'Azuréa tandis que le reste de la population vivait dans la misère et mourrait de faim, le rêve de Gilgamesh avait prit fin il y a cela bien longtemps. Le contingent croisa de nombreuses patrouilles qui reconnurent Meraziel en tant qu'Archimage, ce dernier se fit passer pour un ambassadeur en direction d'Azuréa afin de traiter des voies commerciales ce qui lui permit de traverser l'Empire sans éveiller les soupçons, il dut toutefois ordonner d'éliminer une patrouille entière une fois le campement établi et la nuit tombée lorsque celle ci se faisait trop insistante voulant escorter la délégation devant l'Empereur en personne.

Meraziel parvint à entrer en contact avec la poche de résistance principale de l'Empire qui s'était établie dans une ancienne et vaste mine d'or épuisée depuis des années à mi chemin entre Arcadia et la Capitale Dorée. Il proposa ses services en tant que meneur de la rébellion, le fait d'avoir un ancien Archimage Endyléens à la tête de la rébellion Hyperboréenne n'étant pas sans provoquer la surprise générale et la suspicion, là encore il du jouer de son charisme et de ses idéaux pour convaincre les résistants de sa bonne volonté et de sa motivation. Malgré les renforts qu'il apportait avec lui, Meraziel savait très bien qu'il ne possédait pas les forces nécessaires pour renverser l'Empereur, sa seule chance de salut résidait dans l'union des différentes poches de résistance ainsi que dans l'aide des Draconiens, les résistants manquaient cruellement de mages mais les fidèles Endÿléens qui l'avait suivit réussirent à pallier à ce manque et ils obtinrent rapidement des postes clés et des missions très précises.. Il envoya des messagers à tout les chefs des résistants dans le but de les réunir, organisa l'approvisionnement entre eux, des espions furent envoyés dans les villes ainsi que des cellules de sabotage afin de désorganiser la milice. Mais le plus important, fut la propagande lancée à travers tout l'Empire. Un appel à la révolte qui apporta l'espoir et décupla le nombre de volontaires.

Meraziel prit lui même la mer avec quelques soldats, laissant la gestion de la rébellion à ses lieutenants ainsi que des instructions très précises. Il se dirigea vers l'Archipel, les rumeurs allaient bon train et déjà Meraziel était considéré comme un indésirable, l'Empereur avait été mit au courant de ses agissement et sa tête était mise à prix dans tout l'Empire. Entre l'armada Impériale qui entretenait un blocus tout autour de la capitale et les Corsaires qui sillonnaient les mers, il se doutait qu'il n'atteindrait jamais l'Archipel en vie. Il tâcha de rester éloigner de la capitale et de la puissante flotte Hyperboréenne et s'arrêta en plein milieu des voies commerciales. Là, il sabota son navire en sectionnant le mat et fit évacuer le pont, ce qui devait arriver, arriva, une voile noire fit son apparition et se dirigea vers le navire, croyant avoir affaire à une épave et à butin facile, les corsaires abordèrent le navire, le piège se referma.

La poudre prit feu et explosa, la déflagration détruisit une bonne partie du navire tandis que le reste du bâtiment prenait feu, les corsaires qui avaient survécus à l'explosion brûlaient où se jetaient à la mer où les attendaient déjà Meraziel et ses hommes qui les achevèrent sans ménagement. Ils abordèrent à leur tour le navire corsaire par l'arrière du bâtiment, lançant un crochet de fer pour grimper et se créant une ouverture par magie, ils se retrouvèrent dans la cale du navire où les prisonniers étaient enfermés, quelques esclaves et marins décharnés, qui ne leur serait d'aucun secours. Ils se regroupèrent et massacrèrent les quelques membres d'équipage corsaire restant, en effet si Meraziel avait bien comprit quelque chose de la part des pirates c'est qu'ils abordaient les navires par la force brute laissant généralement le leur avec une défense très réduite. Désormais Maitres du navire, ils réparèrent les quelques avaries provoquées par l'explosion et le combat, hissèrent bien haut le pavillon noir, s'habillant des frusques des malandrins. Reconnaissant l'un des leur, les navires corsaires les laissèrent naviguer en paix et ils mirent cap sur l'ile de Drake.

Une fois arrivé à destination, Meraziel débarqua, les souvenirs liés à son adolescence lui revenait en mémoire, il connaissait très bien cette île, il y avait passé de nombreuses années. Il entreprit de rallier la tribu, arborant fièrement le médaillon de sombre volonté, les Draconiens le reconnurent et l'escortèrent devant le Chef de Clan et le Grand Chaman. Le Chef de la tribu actuel était le fils de celui qu'avait jadis connu Meraziel mais le Grand Chaman était toujours le vieux Draconien, son ami, son mentor. Il leur expliqua la situation, requérant leur aide dans la bataille à venir, leur offrant la place qu'ils occupaient au temps de Gilgamesh et qu'ils avaient perdus au fil des siècles. Galvanisés par ses paroles et ses promesses, les Draconiens se préparèrent pour la guerre. Voilà des siècles, que les clans ne s'étaient pas réunis ainsi. Le plan se mettait en place. Déjà la révolte devait avoir éclaté à Arcadia, les résistants s'étaient réunis en une seule et même armée et aidé par la population devait avoir conquis la ville, se regroupant et se préparant à subir le courroux de l'Empereur. Car le gros de l'armée était sans conteste à Azuréa et bientôt l'Empereur enverrai son armée reprendre la ville, c'est à ce moment précis que les Draconiens devront intervenir, arrivant par la mer et prenant la cité laissée sans défense. Une fois l'Empereur mort et le Cercle Drakeïde dissout, l'armée Impériale se disloquera.

Plusieurs jours passèrent, Meraziel avait réussi à infiltrer Azuréa en se faisant passer pour un réfugié, sa tête était mise à prix, il n'en doutait pas mais les Chamans Draconiens avaient usés de magie pour le rendre méconnaissable, du moins le temps qu'il faudrait pour passer les portes de la ville et se mettre à l'abri. Il prit contact avec les espions et la cellule de sabotage d'Azuréa. Il apprit qu'Arcadia était entre les mains des rebelles, la population s'était soulevé et l'armée unifié avait pris la ville selon ses instructions, le timing était parfait. L'armée Impériale s'armait à Azuréa, environ vingt mille hommes d'armes, l'Empereur fou de rage, envoyait l'intégralité de ses forces mater la rébellion. Un seul point écartait Meraziel du pouvoir, l'armada ! En effet, les navires de l'Empereur entouraient la ville et c'est une centaine de navire qui se tenait entre les Draconiens et la Cité. Tant que le blocus était en place, les Draconiens aussi nombreux soient ils, ne pourraient jamais passer et se feraient massacrer. Il fallait mettre la flotte hors d'état de nuire, le Guet de la Cité puis la prise du Palais et la Garde Impériale ne seraient ensuite qu'une simple formalité pour l'armée Draconienne.

Les stratagèmes se mélangeaient dans sa tête, tout affrontement direct avec la flotte se solderait inévitablement par un échec, se servir des corsaires pour attirer la flotte loin d'Azuréa était à exclure également car les Amiraux avaient reçus l'ordre express de tenir le blocus de la ville coûte que coûte afin de bloquer tout attaque venant de la mer et également pouvoir débarquer des troupes supplémentaires dans la cité en cas de rébellion. La solution vint d'elle même : Provoquer une révolte suffisamment importante pour forcer l'armada à débarquer ses forces puis la bloquer dans la Vieille Ville en tenant la Porte des Rois. Les Draconiens n'auraient alors plus qu'à traverser le blocus devenu obsolète puis escalader les remparts de la Ville Haute sans rencontrer la moindre résistance. La difficulté résidait dans le fait de tenir à la fois la Porte des Rois (seul accès entre la Vieille Ville et le Ville Haute) et boucher le tunnel d'accès au chantier naval après le passage de la milice avec le bon timing. La résistance disposait d'assez de poudre pour cette 2e tâche il faudrait donc concentrer les forces à la Porte des Rois.

L'heure tant attendu arriva, un jour seulement après le départ de la gigantesque armée Impériale, la Vieille Ville se souleva à son tour et les affrontements commencèrent, les résistants à leur tête la population mit facilement en déroute le Guet et se dirigea vers la Porte des Rois, ils parvinrent à la Ville Haute et entreprirent de barricader les portes tandis que la population commençait à saccager les habitations des nobles. Du haut des remparts de la Ville Haute, Meraziel vit les navires accoster au Chantier naval déversant des milliers de soldats qui se regroupèrent et se lancèrent à l'assaut de la Vieille Ville dans une colonne interminable le long du tunnel, ils ne trouvèrent qu'un quartier désert et sans aucun affrontement où ne trainait que ça et là les cadavres des rares guetteurs à avoir défier la populace, ils se dirigèrent alors sur la Porte des Rois qui demeura close et où seule une volée de flèches les accueillit.

La Vieille Ville était remplie de soldats, c'était le moment, Meraziel fit signes aux résistants qui mirent le feu aux poudres, de puissantes explosions retentirent, la Ville Haute trembla sur ses fondations tandis que le tunnel s'effondrait, coupant la retraite à l'armée Impériale qui était bel et bien bloquée à l'intérieur de la Ville Haute, le seul accès ouvert était la porte principale qui s'ouvrait sur les plaines mais l'armée devrait contourner l'ensemble de la cité pour rejoindre le chantier naval. Meraziel déclencha le second signal en propulsant une gerbe d'étincelles multicolore dans le ciel a destination des Draconiens, ces derniers attendaient à bonne distance de l'armada, lorsqu'ils virent le signal et s'élancèrent, excellents nageurs ils se déplaçaient avec vivacité dans l'océan, ils traversèrent le blocus en ne rencontrant qu'une faible résistance, l'armada désormais amarrée au chantier naval avait rompu sa formation et n'était plus qu'un tas de navires en sous effectifs qui se gênaient mutuellement. Meraziel vit les Draconiens aborder les navires, massacrer ou faire prisonniers les équipages. Il ne prit conscience de leur nombre que lorsqu'il les vit émerger de l'eau et envahir le Chantier Naval, il y avait là toutes les tribus Draconiennes de l'Archipel soit près d'un millier d'individu, une fois le Chantier Naval entre leurs mains, ils entreprirent d'escalader les très hautes murailles de la Ville Haute avec leurs puissantes griffes et de curieux piques en fer spécialement prévus à cet effet qui leur permirent de progresser plus vite. Le mur Sud était couvert de Draconiens tel une véritable marée d'écailles. Soudain, Meraziel entendit un fracas en provenance de la Porte des Rois

En effet, la grande Porte d'Or menaçait d'être submergé, défoncés, les battants ne tenaient plus que sur quelques gonds et par les barricades de fortunes érigés par les résistants. Meraziel alla prêter main forte à ses hommes, le but n'étant évidemment pas de remporter la bataille mais de tenir les portes le plus longtemps possible en attendant l'armée Draconienne. Le combat fut désespéré, les portes tinrent bon, Meraziel se servant de l'Or en ébullition destiné à la construction de la Haute Ville pour la déverser sur les assaillants du haut de la Porte des Rois. Les hurlements de douleurs furent atroces, l'Or se solidifiant devenait un nouvel obstacle pour les soldats piégés dans la Vieille Ville, ce qui laissa le temps au résistant de réparer les barricades. Mais la Garde Impériale, venue tout droit du Palais prit les résistants à revers, cependant au même moment les premiers Draconiens apparurent aux murailles et se lancèrent dans la bataille avec un rugissement monstrueux. Le combat fut une véritable boucherie, malgré l'expérience de la Garde Impériale, aucun soldat Arkéen ne valait les compétences martiales d'un Draconien enragé, la Garde fut rapidement submergé et battit en retraite. La nouvelle armée se dirigea à toute allure sur le Palais où se barricadait la Garde, les Portes furent défoncés et les Draconiens se précipitèrent dans la luxueuse cathédrale.

La Ville Haute était à feu et à sang et était au mains des rebelles, les nobles s'étaient pour la plupart rendus de bonne grâce. Meraziel donna ses dernière instructions aux rebelles qui resterait défendre la porte qui n'était désormais plus qu'un tas difforme de poutre en bois et d'or fondu mais suffisamment solide pour empêcher les soldats de traverser. Il s'élança au Palais pour mener l'assaut mais les Draconiens l'avait précédé et l'écho des combats retentissait maintenant dans tout les étages inférieurs du Palais. La gigantesque Cathédrale qui tenait lieu de hall au Palais était probablement la seule partie du Palais à être tombée facilement, les prêtres se rendirent facilement et certains changèrent même de camp s'alliant aux Draconiens, qu'ils vénéraient. Les étages supérieurs eux, furent bien plus difficiles à conquérir mais la soif de sang et l'avantage numérique de l'armée rebelle et Draconienne vinrent à bout des défenseurs. Le Cercle Drakeïde au grand complet se soumit. Il s'avéra que l'Empereur était mort il y à de cela plusieurs semaines, c'était alors le Cercle Drakeîde qui tirait les ficelles durant tout ce temps. Les membres du Cercle furent trainés à l'extérieur et jetés du haut des murailles, ils vinrent s'écraser parmi les soldats. Meraziel s'adressa aux soldats Impériaux, leur expliqua la fourberie du Cercle, la prise du Palais et leur ordonna de se soumettre et de jeter leurs armes, ce qu'ils firent. Un messager fut envoyé à l'immense armée, leur sommant de se rendre. La victoire fut totale.

Dans les jours qui suivirent tous se demandèrent, ce qu'il allait advenir du royaume sans Empereur. Appuyé par les Draconiens et par la population, Meraziel fit entendre sa voix et proposa de prendre les rênes du royaume, promettant un nouvel Age d'Or à l'Empire. Considérant Meraziel comme leur nouvel héros, ils l'acclamèrent et il fut sacré roi par le Haut Prêtre de l'Ordre. L'armée Impériale fut envoyée aux quatre coins du royaumes pour pacifier la région, l'armada se déploya et sécurisa les accès maritimes. Meraziel avait hérité d'un Empire faible et ruiné, il savait que le seul moyen de regarnir les coffres était le commerce, son premier décret fut de rouvrir les voie commerciales avec Endÿl avait qui il entama des négociation.

Durant les années qui suivirent, l'Empire retrouva son économie et sa sécurité d'autrefois. Le nouvel Empereur était adulé par tous. Il avait recréé le Cerce Drakeïde avec des hommes de confiance, dissout puis remodelé l'Ordre selon des normes strictes, promulguait et soutenait la magie Draconienne et enfin il mit l'accent sur la religion des Dragons qui devint un pilier fondateur du tout nouvel Empire. Les Draconiens quand à eux retrouvèrent leur place en Hyperboréa avec qui ils créèrent une alliance. Le Royaume avait retrouvé sa stabilité économique et était désormais plus puissant que jamais mais les Incroyants se faisaient entendre au Nord et la paix retrouvée laissait présager une époque peut être plus sombre encore.
Meraziel le savait, la guerre ne se terminerait jamais.